Français : Fiche de lecture illustrée – « Antigone », de Jean Anouilh

Français : Fiche de lecture illustrée – « Antigone », de Jean Anouilh

Voici un aperçu de la fiche de lecture d’Antigone (Jean Anouilh) :

Biographie de Jean Anouilh

Jean Anouilh était un écrivain et dramaturge (= auteur de pièce de théâtre) français.

– Né le 23 juin 1910 à Bordeaux (France)

– Mort le 3 octobre 1987 à Lausanne (Suisse)

Jeune, il est passionné de théâtre.

Il s’y consacre pleinement après la représentation de Siegfried (Giraudoux) en 1928. Il devient le secréteur du metteur en scène Louis Jouvet.

Premiers succès avec Le Voyageur sans bagages et Le Sauvage (1938).

Anouilh a écrit des cycles différents de pièces, comme les « pièces roses » (comédies sentimentales), ou les « pièces noires » (dont fait partie Antigone). Par la suite, il écrit des « pièces brillantes », « pièces grinçantes », « pièces baroques », « pièces secrètes » et des « pièces farceuses ».

Sa pièce Antigone, représentée pour la première fois en 1944 durant la Seconde guerre mondiale, est son plus grand succès théâtral.

Après la Libération, il continue d’écrire, notamment des comédies et pièces grinçantes. Certaines ont du succès, comme L’Invitation au château (1947), L’Alouette (1952), Beckett ou l’honneur de Dieu (1959).

Après l’échec de sa pièce La Grotte (1961), il devient metteur en scène.

Il décède en 1987 en Suisse.

L’œuvre théâtrale de Jean Anouilh, commencée en 1932, est variée et abondante.

Ses pièces ont souvent une tonalité dramatique ou tragique. Elles sont encore très jouées aujourd’hui.

Une posture controversée durant la guerre

Anouilh n’a pas officiellement pris parti pendant la Seconde guerre mondiale (1939-1945), ce qui lui vaudra des reproches.

Toutefois, Jean Anouilh ne s’est pas présenté comme un dramaturge engagé.

Il faisait du théâtre d’art, et ne se revendiquait pas philosophe ni écrivain-intellectuel.

Personnages de la pièce

Antigone, celle qui se dresse seule contre l’autorité

Antigone est la fille incestueuse d’Œdipe et de Jocaste.

Antigone avait deux frères, Polynice et Étéocle, qui se sont entretués pour régner sur Thèbes.

Étéocle est considéré comme loyal envers la cité de Thèbes : le roi Créon a permis qu’il soit enterré.

– Polynice est vu comme un traître : il n’a donc pas le droit d’être enterré, d’après le roi.

Antigone juge que Polynice est victime d’injustice.

Antigone décide d’enterrer son frère car elle ne veut pas « être en contradiction avec ce qu’elle ressent profondément »[1].

Elle ne s’occupe pas de la raison politique de sa mort. Elle est « fidèle à la pureté de son enfance, qu’elle a gardée intacte en elle ». Elle doit l’enterrer, c’est tout.

Une petite fille rêveuse puis révoltée, qui va au bout de son choix

Antigone est ici un personnage « plus enfantin » que dans l’œuvre originale de Sophocle.

Elle est affectueuse comme une petite fille envers sa nourrice. Elle souffle le chaud et le froid avec sa sœur Ismène : il y a un mélange d’amour et de jalousie.

On retrouve des indices liés à l’enfance tout au long de la pièce :

  • Elle enlace sa « nounou » comme si elle était encore petite fille. La nourrice lui chante une comptine.
  • Elle utilise la pelle d’enfant de Polynice pour jeter la terre sur ce dernier.
  • L’entourage du roi et Créon lui-même, pensent alors qu’un enfant a tenté d’enterrer Polynice.
  • Son oncle, le roi Créon, lui rappelle qu’il lui a offert sa première poupée. Après leur discussion tendue, il l’invite à rentrer dans sa « chambre ».

Antigone est « pleine de tendresse » pour son frère malheureux : sa nature saine lui dicte d’être une sœur douce qui prend soin de son frère. Peu importe le danger.

(…)

Créon, oncle d’Antigone, nouveau roi de Thèbes éprouvé par le pouvoir, défenseur de la loi

Avant d’être roi, c’était un contemplatif : il aimait « la musique, les belles reliures, les longues flâneries chez les antiquaires de Thèbes ».

Après la mort d’Étéocle et Polynice (garçons du roi déchu Œdipe), Créon, oncle d’Antigone, a repris le pouvoir : c’était un devoir pour lui.

Roi malgré lui, face à ses responsabilités

Il est « robuste », aux cheveux grisonnants, « fatigué ».

Il « joue au jeu difficile de conduire les hommes » et s’interroge sur ses fonctions.

Pour que l’ordre revienne à Thèbes, il a honoré Étéocle et maudit Polynice. En effet, ne pas condamner le rebelle, ce serait encourager une future rébellion. Il a le sens de l’honneur et montre une certaine « grandeur quand il parle des lois de la cité à défendre ».

Créon a « profondément pitié d’Antigone, il tente tout pour la sauver ».

Il constate la réalité des choses avec froideur et réalisme :

  • Œdipe était un vieux roi, qui ne voulait pas céder sa place
  • Polynice et Étéocle étaient ivres de pouvoir

Créon ordonne la condamnation à mort de sa nièce Antigone, à contrecœur.

Un homme intègre devant la loi

Le roi Créon est intègre et respecte la loi de la cité, comme si elle était sacrée.

Son fils le dissuade de ne pas céder à la foule : « Père, la foule n’est rien. Tu es le maître. » Mais Créon répond : « Je suis le maître avant la loi. Plus après ».

Il incarne l’homme d’État responsable, digne de ses fonctions.

Résumé et thèmes abordés

Nœud de l’intrigue

Protagoniste (personne qui joue le premier rôle) : Antigone, fille d’Œdipe

Antagoniste (celui qui s’oppose au protagoniste) : son oncle, le roi Créon

Point culminant de l’histoire (le « climax » ou « acmé ») : Confrontation entre Créon et Antigone

Dénouement (conclusion de l’histoire) : Condamnation à mort d’Antigone puis suicide. Suicide de son fiancé (Hémon, fils de Créon), et de la reine (femme de Créon).

Résumé détaillé de la pièce

Présentation de la pièce par le Prologue

Le Prologue (ici, personnage héritier du chef de chœur) introduit les protagonistes de la pièce.

Il compare les deux sœurs Antigone et Ismène, qui sont les deux filles incestueuses d’Œdipe :

  • Antigone est « maigre et réservée », personne ne la prend au sérieux
  • Ismène est « belle » et flamboyante.

Puis, il parle d’Hémon (fils du roi Créon), qui a demandé en mariage Antigone contre toute attente. Il présente aussi le roi Créon lui-même, un homme fatigué par le pouvoir qu’il a récemment pris.

Il résume la légende de Thèbes et annonce la mort prochaine de certains personnages, comme Antigone.

L’atmosphère est pesante : le champ lexical de la mort est présent dès le début.

Arrivée impromptue d’Antigone, qui rentre de promenade

Antigone rentre chez elle au petit matin après une promenade nocturne.

L’action commence par un quiproquo : la nourrice réprimande Antigone, soupçonnant qu’elle ait vu un garçon et trahi son fiancé. Antigone garde le mystère autour de sa sortie en pleine nuit. La nourrice s’en va.

On devine qu’Antigone s’est rendue auprès de son défunt frère Polynice, pour tenter de l’ensevelir.

Les deux sœurs se retrouvent : Ismène refuse d’ensevelir Polynice, tente de raisonner sa sœur mais Antigone s’obstine

Ismène retrouve sa sœur et lui annonce : « J’ai bien pensé » puis affirme : « tu es folle. » « Nous ne pouvons pas ».

Ismène essaie de dissuader sa sœur Antigone d’ensevelir le corps de leur frère Polynice. Ismène lui dit : « Je ne veux pas mourir ». Elle a peur de souffrir.

Mais Antigone reste déterminée. Elle crie : « Tu penses que toute la ville hurlante contre toi, tu penses que la douleur et la peur de mourir c’est assez ? » [pour ne pas ensevelir Polynice]. Elle répond simplement : « Oui ».

Ismène essaye encore de la convaincre : elle est jeune, fiancée… Mais Antigone reste inflexible. Ismène s’agace : « Tu es folle ». Antigone sourit : « Tu m’as toujours dit que j’étais folle, pour tout, depuis toujours. »

Antigone demande à sa sœur d’aller se coucher.

(…)

Suite de la fiche de lecture :

Version papier

Notre fiche de lecture illustrée a 53 pages et 24 illustrations. Elle vous offrira une meilleure compréhension de l’œuvre, pour avoir d’excellents résultats scolaires.

Version ebook (PDF et EPUB)

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